Les lectures de Mamie Tine

Les lectures de Mamie Tine
Les articles de Christine Perrin pour la jeunesse

provisoire

La comtesse de Ségur ne proposait-elle pas des romans pour la jeunesse, comme il y a des romans d’apprentissage, d’aventure, d’éducation, et d’autres policiers, de gare et pornographiques ? C’est un genre accordéon. Or quand, il y a une cinquantaine d’années, la critique a validé l’appellation “littérature de jeunesse”, elle a sans doute accordé aux éditeurs un brevet d’excellence généralisée, mais, ce faisant, elle a peut-être dévalorisé, dans l’esprit du public, la notion de littérature qui représentait pour Charles du Bos, dans la première moitié du vingtième siècle, « la pensée accédant à la beauté dans la lumière ». Il est hors de question de reconsidérer cet état de fait, ni de dénigrer qui que ce soit. Cependant critiquer implique de placer les œuvres au rang de leur juste valeur. C’est à quoi s’emploie Christine Perrin dans ces pages.

Il arrive à l’hôte de ce site de rappeler que, dès 1976, dans son introduction à la Psychanalyse des contes de fées, Bruno Bettelheim dénonçait la dérive du collège vers la littérature de jeunesse : « Ces livres [à visée restreinte] trompent l’enfant sur ce que la littérature peut lui apporter : la connaissance du sens profond de la vie et ce qui est significatif pour lui au niveau de développement qu’il a atteint » et de rappeler par exemple que l’Inspection Générale des Lettres a fait glisser Eugénie Grandet des listes du collège sur celles du lycée. Ainsi ce qu’on faisait lire en quatrième n’est plus abordé, depuis le tournant du siècle, que très exceptionnellement en première. Ce qui est donc contesté, dans l’appellation “littérature de jeunesse”, c’est, par lâche instruction, l’inadéquation entre une offre maigre et un goût que l’institution devrait décupler, sachant que, dans le même temps, la France est passée de dix mille étudiants à deux millions et que paradoxalement le nombre des lecteurs aguerris s’est réduit.

Les livres que présente ici Christine Perrin s’adressent à des enfants dont le jeune âge, sur la recommandation de l’éditeur, est précisé. Son comité de lecture à elle est constitué de cinq petits enfants qui vont de Vianney, huit ans, à Émile, trois ans, en passant par Maxence et Marius, 4 ans, et Sophie, six ans. Bonne lecture pour tous ceux qui cherchent une lumière de bon aloi.

Pierre Perrin, 20 mars 2017

Christine Perrin, agrégée de Lettres Modernes, a exercé en lycée et en tant que formatrice au sein des [ex]IUFM. La didactique de la lecture a été l’objet essentiel de ses recherches et pratiques. Elle a ainsi collaboré aux revues L’École des lettres, Enseigner le français et autres publications liées aux travaux de recherches académiques : Hugo, Jean Joubert [sous la direction de Pierre Ceysson], Lagarce…

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